Statut de réfugié en raison de l'occidentalisation d'un demandeur d'asile afghan

La Cour Nationale du droit d'asile dans sa décision du 18 octobre 2023 retient que "En l’espèce, M. , dont la nationalité et la provenance avaient été établies par l’OFPRA, a quitté son pays il y a plus de trois ans pour rejoindre la France où il vit depuis plus de deux ans et il s’est éloigné du mode de vie traditionnel afghan. À ce titre, il a mis en avant son intérêt pour la culture française à travers notamment l’apprentissage de la langue française, ce qui est d’ailleurs corroboré par l’attestation qu’il a produite de l’association Lutte contre illettrisme (...) et par sa capacité à tenir une conversation élémentaire. En outre, il a tenu des propos étayés et circonstanciés sur ses activités en France tant sportives que culturelles. Par ailleurs, ses déclarations devant la Cour ont démontré un rejet de l’idéologie véhiculée par les talibans en particulier lorsqu’il a démontré son opposition à la stigmatisation ou aux représailles envers les personnes issues de la communauté LGBTI. L’ensemble de ces éléments démontre en conséquence que l’intéressé a acquis un mode de vie et des habitudes « occidentales » depuis son arrivée en Europe.

Ainsi, il résulte de ce qui précède que M. craint avec raison, au sens des stipulations précitées de la convention de Genève, d'être persécuté en cas de retour dans son pays en raison des opinions politiques hostiles au nouveau régime afghan qui lui sont imputées par les talibans du fait de son profil « occidentalisé ». Dès lors, il est fondé à se prévaloir de la qualité de réfugié." (CNDA 18 octobre 2023 N°23031368).